Le printemps avait pointé le bout de son nez, et les rayons du Soleil traversaient les grandes fenêtres de la bibliothèque. Le nez plongé dans ses livres, Aelysh se tuait à la tâche depuis presque 2h, essayant tant bien que mal de terminer son devoir d'Histoire. Elle avait beau adorer se cultiver durant des heures entières, l'idée même d'étudier quelque chose dans un but précis afin d'être noter ensuite la repoussait, et lui donnait envie de retourner tout ce qui se trouvait face à elle. Ce n'était pourtant pas un sujet difficile : Le monde en 1945. Elle avait déjà produit un nombre incalculable de dissertation sur ce sujet quand elle habitait encore Dublin. Sauf que cette fois-ci, la notation n'était pas la même. Oh bien sûr, elle n'avait aucun mal à suivre, et elle savait très bien qu'elle décrocherait sa licence d'Histoire avec une facilité déconcertante, mais aujourd'hui, elle n'avait juste pas envie de travailler. Mais il le fallait, c'était sa dernière chance d'arriver dans les meilleurs de sa classe.
Elle s'arrêta pendant un instant pour penser, les yeux rivés vers la fenêtre. Le ciel était aussi bleu que la mer des caraïbes, et elle sourit. Ce ciel lui rappelait ses après-midi allongée dans les campagnes verdoyante de sa belle Irlande, lorsqu'elle cueillait des fleurs aux couleurs flamboyantes pour en faire des couronnes qu'elle posait sur la tête de sa petite voisine. Elle était nostalgique. Aelysh n'a jamais été quelqu'un de très citadin, et elle avait du mal à se faire à l'Amérique, même si aujourd'hui elle était parfaitement intégrée. Malgré tout, ses origines la poursuivait, à cause de son léger accent, ou la manière de se nourrir. Ses amis la trouvait adorable pour ça, mais elle, elle ne comprenait pas pourquoi. Pour elle, tout ce qu'elle faisait était simplement normal. Ses pensées s’arrêtèrent sur une personne en particulier : Aaron. Elle l'avait rencontrer l'année passée, et malgré elle, elle en était tombée follement amoureuse. Il était beaucoup de choses pour elle : son équilibre, son bonheur, sa joie de vivre. Le problème, c'est que la jeune irlandaise était incapable de lui prouver comme lui le faisait. Et à cause de cette situation, leur couple battait de l'aile. Bien sûr qu'elle s'en voulait, et elle s'en voudrait encore plus si à cause d'elle, tous se finissait. Alors elle avait décidée qu'à partir d'aujourd'hui, elle ferait plus d'efforts. Elle aimait Aaron et voulait lui prouver.
La grande porte de la bibliothèque s'ouvrit, et un grand brun à l'air ténébreux entra dans la grande salle. Aelysh lui fit un signe de la main, et lorsqu'il arriva à sa hauteur, elle se leva pour l'embrasser tendrement, avant de reprendre sa place. Elle n'avait pas franchement envie que la bibliothécaire lui fasse une remarque désobligeante. « Bonjour Mr America. Comment ça va aujourd'hui?»